Physiothérapie à domicile: un secteur en pleine expansion
Une collecte de données réalisée par l’Observatoire suisse de la santé (Obsan) illustre les expériences de la population suisse avec le système de santé. Voici un extrait des résultats avec une comparaison nationale et internationale.
Depuis 2010, la Suisse participe chaque année à l’enquête internationale sur la politique de santé de l’organisation Commonwealth Fund (CWF). L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a mandaté l’Obsan pour la collecte et l’analyse des données relatives à la Suisse. Entre le printemps et l’été 2023, la collecte s’est intéressée, comme pour les années 2010, 2013, 2016 et 2020, aux expériences avec le système de santé de la population résidente âgée de 18 ans et plus.
En 2023, 85,2% des résidents suisses considèrent que leur santé est «bonne», «très bonne», voire «excellente». Comparée aux autres pays, la Suisse se situe ainsi à la deuxième place derrière la Nouvelle-Zélande (87,2%) et devant les États-Unis (84,7%). Contrairement à 2020, elle n’occupe plus la première place. La part de la population résidant en Suisse qui estime être en «bonne», «très bonne» ou «excellente» santé est inférieure aux années précédentes (2020: 90,7%, 2016: 88,9%, 2010: 89,9%). Dans la plupart des autres pays également, la perception de l’état de santé en 2023 est inférieure aux années précédentes, à l’exception des États-Unis et de la France.
Le profil sociodémographique de la Suisse fait état de différences notables en termes de qualité de la perception de l’état de santé en fonction de l’âge, du niveau d’éducation et des revenus. Les deux classes d’âge inférieures (18-34 ans: 90,5%, 35-49 ans: 89,9%) estiment davantage que leur santé est «bonne», «très bonne», voire «excellente» que les deux classes d’âge supérieures (50-64 ans: 83,6%, 65 ans et +: 76,4%). La perception de leur propre état de santé par les personnes diplômées de l’enseignement supérieur (89,1%) et secondaire (86,2%) est également meilleure que chez les personnes sans formation post-obligatoire (75,8%). L’état de santé perçu par ces dernières est inférieur d’au moins 10,4 points de pourcentage. Du fait de l’existence d’une corrélation positive entre le niveau d’éducation et les revenus, il n’est pas étonnant que les personnes disposant d’un revenu supérieur à la moyenne estiment être en meilleure santé que les personnes disposant d’un revenu inférieur à la moyenne (89,9% contre 82%).
Parmi les maladies incluses dans l’enquête de 2023, les trois plus fréquentes au sein de la population résidant en Suisse sont l’hypertension artérielle (24,4%), les troubles psychiques tels que la dépression ou l’anxiété (15,6%), ainsi que l’asthme ou les affections pulmonaires chroniques (11,4%). Dans la comparaison internationale, la Suisse se situe souvent dans le bas ou le milieu de tableau en ce qui concerne les maladies incluses dans l’enquête. La plupart du temps, c’est aux États-Unis (hypertension artérielle: 35,2%, arthrite: 28,6%, cancer: 10,2%, diabète: 13,3%) ou en Australie (troubles psychiques: 38,7%, asthme: 21,7%) que la majeure partie des participants déclarent être affectés par ces maladies chroniques. La Suisse atteint une place élevée uniquement en ce qui concerne les infarctus du myocarde. Toutefois, il s’agit d’un des diagnostics affichant le moins de variabilité entre les pays. Autrement dit, les valeurs sont proches les unes des autres. En Suisse, depuis 2010, une légère augmentation de toutes les maladies chroniques est constatée, principalement en ce qui concerne le cancer, les troubles psychiques et le diabète.
La population résidant en Suisse se déclare plus souvent préoccupée que les années précédentes. Dans la comparaison internationale, le pays occupe de nouveau le milieu du tableau. Au cours des 12 mois précédant l’enquête de 2023, 36,5% des résidents suisses déclarent s’être «toujours», «la plupart du temps» ou «parfois» préoccupés de savoir si leur emploi était assuré ou s’ils disposaient d’une source de revenus sûre (troisième pourcentage le plus haut dans la comparaison internationale). De plus, 36,4% d’entre eux craignaient de ne pas avoir suffisamment d’argent pour payer leur loyer ou leur hypothèque (deuxième pourcentage le plus élevé).
Le profil sociodémographique de la Suisse montre clairement l’influence du contexte socioéconomique. Le pourcentage de personnes qui déclarent avoir au moins un sujet de préoccupation diffère selon les revenus, l’origine (personnes issues de l’immigration ou non), la région linguistique et l’âge. Les personnes disposant de bas revenus déclarent bien plus souvent avoir au moins un sujet de préoccupation (57,6%) que les personnes ayant des revenus moyens (43,3%) ou supérieurs à la moyenne (34,8%). De même, les personnes issues de l’immigration ont plus souvent au moins un sujet de préoccupation que les personnes non issues de l’immigration (54,2% contre 43,8%). En outre, les résidents de Suisse francophone (56,8%) ont bien plus souvent au moins un sujet de préoccupation que les personnes de Suisse alémanique (44,7%) et de Suisse italienne (40,4%). Enfin, les préoccupations diminuent avec l’âge. Comparés aux autres classes d’âge, les 65 ans et plus (31%) sont ceux qui sont le moins préoccupés (18-34 ans: 54,9%, 35-49 ans: 56,1%, 50-64 ans: 47,2%). Les raisons qui expliquent cette tendance sont diverses. Toutefois, l’âge aidant, on n’a généralement plus à se préoccuper de conserver son emploi, l’hypothèque est en grande partie payée ou on vit dans un habitat approprié avec un financement et une prise en charge adéquats.
La moitié des personnes interrogées en Suisse consomment au moins un médicament sur ordonnance. La part de personnes qui consomment au moins deux médicaments sur ordonnance a augmenté depuis 2010. La population résidant en Suisse qui consomme des médicaments sur ordonnance se décompose comme suit: 16,7% consomment un médicament sur ordonnance, 17% deux à trois médicaments sur ordonnance et 18,8% quatre médicaments sur ordonnance ou plus (total: 52,5%).
Dans la comparaison internationale, après les Pays-Bas (52,2%), la Nouvelle-Zélande (52,1%) et la France (49,3%), la Suisse est le quatrième pays affichant la plus basse consommation de médicaments sur ordonnance parmi sa population résidentielle. Ce pourcentage est le plus élevé aux États-Unis (67,1%). Là-bas, le pourcentage de personnes consommant au moins quatre médicaments sur ordonnance est largement supérieur (30,8% contre 19,6% en moyenne dans tous les autres pays).
Le profil sociodémographique de la population résidentielle suisse qui consomme au moins quatre médicaments sur ordonnance varie sensiblement en fonction de l’âge, du niveau d’éducation, des revenus et de la région linguistique. Comme on peut s’y attendre, les personnes des classes d’âge supérieures prennent plus souvent au moins quatre médicaments sur ordonnance (50-64 ans: 19,7%, 65 ans et +: 33,5%) que les personnes des classes d’âge inférieures (18-34 ans: 11,8%, 35-49 ans: 11,1%). Les personnes sans formation post-obligatoire (32,4%) consomment bien plus souvent au moins quatre médicaments sur ordonnance que les personnes diplômées du degré secondaire II (17,9%) et de l’enseignement supérieur (11,5%). Cette tendance se dégage également au niveau des revenus: le pourcentage de personnes qui consomment au moins quatre médicaments sur ordonnance est plus élevé chez les revenus inférieurs à la moyenne (22,8%) que chez les revenus moyens (17,9%) et supérieurs à la moyenne (12,5%). Par ailleurs, en Suisse francophone (24,6%), les médicaments sur ordonnance sont plus souvent consommés dans cette mesure qu’en Suisse alémanique (16,7%). (NDLR: aucun graphique disponible)
Près des deux tiers de la population résidentielle suisse (63%) estiment que la qualité des soins médicaux prodigués en Suisse est «excellente» ou «très bonne». Dans la comparaison temporelle, ce pourcentage est légèrement inférieur à celui de 2016 (2016: 65,7%). Cependant, le pourcentage de 2020 était nettement supérieur (2020: 73,9%). Deux particularités ressortent du profil sociodémographique de la Suisse: les personnes disposant de revenus supérieurs à la moyenne (71,2%) estiment plus souvent la qualité des soins médicaux comme «excellente» ou «très bonne» que les personnes interrogées disposant de revenus inférieurs à la moyenne (58,5%). De plus, la part de réponses «excellente» ou «très bonne» en Suisse alémanique (64,4%) est supérieure à celle enregistrée en Suisse italienne (52,1%).
Pour accéder au rapport de l’Obsan, cliquez ici: «Expérience de la population âgée de 18 ans et plus avec le système de santé – Situation en Suisse et comparaison internationale».