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Physiothérapie à domicile: un secteur en pleine expansion

Dans le domaine de la physiothérapie, les interventions à domicile se sont banalisées. En raison de la sortie plus précoce de l’hôpital et de la complexité croissante des cas, le champ d’action des physiothérapeutes en matière de traitements à domicile s’est considérablement élargi. Les physiothérapeutes font souvent office d’interface dans cet environnement interprofessionnel et se chargent de nombreuses tâches de gestion.

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La prise en charge physiothérapeutique à domicile permet de s’entraîner de nouveau à des activités du quotidien, comme monter les escaliers. © KZU

Texte: Deborah Nydegger
Images: KZU

Les traitements de physiothérapie à domicile ont constamment gagné en importance. Du fait de la réduction des séjours hospitaliers et de la complexité croissante des cas, les patient·e·s sont souvent renvoyé·e·s à la maison alors que leur état nécessite encore une prise en charge intensive et flexible. Pour la physiothérapeute Daniela Frehner, spécialiste en gériatrique clinique, les soins à domicile sont dorénavant davantage axés sur la prise en charge intégrative des patient·e·s aigu·e·s et complexes. «Avant, nous traitions surtout des patient·e·s post-opératoires ou souffrant de troubles neurologiques qui n’étaient pas suffisamment mobiles pour se rendre en cabinet», déclare-t-elle. Désormais, les physiothérapeutes interviennent de plus en plus à domicile pour des cas palliatifs, tels que les maladies cancéreuses, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou la démence avancée et travaillent au sein d’une équipe interdisciplinaire. Il ne s’agit pas uniquement de patient·e·s gériatriques: des personnes plus jeunes sont également prises en charge à domicile.

Les multiples facettes de la physiothérapie

Les patient·e·s ont non seulement besoin d’une prise en charge médicale et thérapeutique, mais aussi d’un accompagnement intensif dans leur environnement domestique. L’aménagement de l’habitat fait partie intégrante de la thérapie. «Par exemple, nous observons comment une personne entre dans sa douche ou se lève de son canapé et nous identifions les objets dangereux qui pourraient la faire chuter.» Daniela Frehner souligne que les petits aménagements du domicile exigent peu d’efforts, mais peuvent avoir un effet considérable en termes de prévention.

Dans le cadre des interventions à domicile, les physiothérapeutes endossent souvent le rôle de coordinateur central. Dans ce contexte interprofessionnel, ils organisent non seulement les traitements physiothérapeutiques, mais aussi la coopération avec les médecins de famille, le personnel de soins à domicile, les ergothérapeutes, les proches, les accompagnants et les assurances. Parfois, des transports sont également organisés afin que les patient·e·s puissent de nouveau sortir de chez eux et participer aux ateliers de mobilité de Pro Senectute ou de la Ligue suisse contre le rhumatisme. Dans de nombreux cas, les physiothérapeutes sont également responsables de la mise à disposition et de l’utilisation correcte des moyens auxiliaires, tels que les déambulateurs, les dispositifs de mobilisation ou les fauteuils roulants. Cette gestion globale n’est toutefois pas rémunérée.

L’importance de l’environnement domestique

Un avantage notable de l’intervention à domicile est la possibilité de guider les patient·e·s dans leur environnement familier. En plus de présenter des avantages pratiques, tels que l’aménagement direct de l’habitat, elle a des effets positifs sur la motivation et la confiance en soi des patient·e·s. De nombreuses personnes âgées perdent en assurance après une opération ou un accident et n’osent plus sortir de chez elles. La physiothérapie à la maison les aide à retrouver leur mobilité et, avant tout, davantage d’autonomie. Selon la spécialiste en gériatrique clinique, dans de tels cas, il s’agit bien plus de travailler sur la participation et l’activité que sur la mobilité structurelle. «Chez les patient·e·s âgé·e·s vivant seul·e·s, une prise en charge à domicile complète constitue une mesure secondaire de prévention des chutes, stimule les capacités cognitives et protège de la dépression et de la solitude.»

Enjeux et recommandations

Malgré une demande croissante, les traitements à domicile demeurent un défi financier pour de nombreux cabinets. Les principales difficultés tiennent à la rémunération minime des déplacements, ainsi qu’à l’absence d’indemnisation des tâches réalisées en l’absence des patient·e·s, telles que les appels téléphoniques, les concertations et les e-mails. Dans ces circonstances, les physiothérapeutes doivent planifier leurs visites avec soin afin d’optimiser leur temps. Certains cabinets refusent même les traitements à domicile, car ils ne sont pas économiquement rentables pour eux. Selon la collecte de données sur les prestations de physiothérapie (LeDa, 2023), en Suisse, seuls 2,5 % des cabinets proposent exclusivement des traitements à domicile.

Les traitements à domicile ne sont pas réservés aux personnes très âgées et sont également proposés à des patient·e·s plus jeunes.

Daniela Frehner cite toutefois des approches qui peuvent optimiser le déroulement et la qualité de la prise en charge. Par exemple, un cabinet de physiothérapie peut créer un annuaire des offres de santé locales et nationales afin de se référer rapidement aux ressources et aux services disponibles. Par ailleurs, des supports d’informations ciblés, tels que des flyers ou des brochures, peuvent être mis à disposition des patient·e·s et de leurs proches pour expliquer le contenu et les objectifs des traitements et faciliter l’accès à d’autres offres.

Le recours au Case Management de l’assurance permet de garantir un accompagnement continu et coordonné, un soin tout particulier étant apporté à la protection des données des patient·e·s. Un accord de confidentialité est alors indispensable pour les échanges interdisciplinaires, afin de garantir la confidentialité de toutes les informations personnelles.

L’organisation de la communication entre toutes les parties prenantes peut également être optimisée. Une fiche de contact synthétique, par exemple sous la forme d’un petit tableau magnétique installé à un emplacement central dans l’environnement domestique, permet de garder une vue d’ensemble des interlocuteurs et interlocutrices, ainsi que des tâches en attente.

Pour les traitements à domicile, les forfaits de déplacement et les compensations de temps ne peuvent être facturés en supplément qu’à condition que la prise en charge en dehors d’un cabinet ait fait l’objet d’une prescription médicale formelle. Si les patient·e·s se trouvent à l’hôpital ou dans une maison de retraite figurant sur la liste cantonale des établissements d’accueil des personnes âgées, aucun forfait de déplacement ou compensation de temps ne peut être facturé en sus. Selon notre étude des données sur les prestations (LeDa, 2023), 2,5 % des cabinets suisses proposent exclusivement des traitements à domicile.

Conclusion: perspectives

La prise en charge à domicile a considérablement évolué ces dernières années. La «simple» thérapie des débuts a laissé place à un accompagnement complet des patient·e·s. Les traitements à domicile sont aujourd’hui une composante importante des soins intégratifs. Pour les patient·e·s très âgé·e·s, malades chroniques ou palliatifs en particulier, l’accompagnement à la maison permet d’augmenter la mobilité, de renforcer la confiance en soi et de lutter contre l’isolement social. Toutefois, la prise en charge à domicile n’est pas réservée aux personnes âgées. Elle est également utile pour les jeunes enfants et les adultes d’âge moyen, par exemple dans le cadre de troubles neurologiques graves.

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