Header

Navigation principale

Recherche

Page d’accueil Conférence internationale IFOMPT 2024
Retour à l'aperçu

Conférence internationale IFOMPT 2024

L’IFOMPT vient de célébrer son 50e anniversaire à l’occasion de la Conférence internationale sur la physiothérapie musculo-squelettique, qui s’est tenue du 4 au 6 juillet 2024 au Messe Congress Center de Bâle. Plus de 1600 personnes de 57 pays différents présentes à l’événement ont pu écouter les exposés de trois intervenant·e·s renommé·e·s et de plus de 100 autres expert·e·s sous le mot d’ordre «Crossing bridges» (jeter des ponts).

240718 IFOMPT Begrüssung
Plus de 1600 participants de 57 pays différents ont pris part à l'IFOMPT 2024. IFOMPT

Texte: Pierrette Baschung Pfister

Cette année, la conférence pour les professionnel·le·s de la physiothérapie musculo-squelettique de l’IFOMPT s’est tenue à Bâle du 4 au 6 juillet 2024. Elle a rassemblé des physiothérapeutes musculo-squelettiques qui ont pu profiter des dernières avancées scientifiques et partager leur expérience. Des expert·e·s de premier plan issu·e·s de la science, de la recherche et de la pratique ont apporté leur précieuse contribution à cette conférence internationale de trois jours. Partenaire de patronage de l’IFOMPT, Physioswiss a contribué activement à la réussite de cet événement d’envergure en organisant deux symposiums spécialisés.

L’objectif principal de la conférence était de renforcer les liens (jeter des ponts) entre la recherche, la pratique clinique, la formation, les patient·e·s et les besoins de la société.

Un congrès d’exception

Chaque journée du congrès de Bâle a commencé par une conférence de sommités de la physiothérapie invitées.

  • Lors de sa présentation «Right care, right place, right time – 3 ways for musculoskeletal rehabilitation clinicians to lead sustainable health care», Clare Ardern, professeure adjointe au Département de physiothérapie de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver, a offert un aperçu des pratiques durables, en s’attardant sur la réhabilitation musculo-squelettique.
  • David Nicholls, professeur à la School of Clinical Sciences de l’université AUT d’Auckland en Nouvelle-Zélande, a dressé dans le deuxième exposé «The post-professional future for the physical therapies: A radically new image for our practice» un tableau plutôt inquiétant des crises permanentes que traverse la physiothérapie. Mais loin de se limiter à l’identification des menaces, il a proposé des solutions pour transformer les défis en opportunités.
  • Le samedi, Annina Schmid, chercheuse en neurosciences et physiothérapeute, a captivé l’auditoire avec sa présentation intitulée «Entrapment neuropathies and neuropathic pain: crossing bridges between pain neurosciences and clinical practice».

Divers symposiums organisés sous différents formats et traitant de thématiques variées ont succédé aux exposés des hôtes. Au-delà des conférences, des ateliers, tables rondes et sessions interactives ont favorisé des échanges critiques et approfondis sur des sujets clés de la physiothérapie musculo-squelettique. Trois jours intenses de découvertes, de débats et de connexions ont permis d’explorer les dernières avancées de la recherche, les approches thérapeutiques innovantes, les perspectives des patient·e·s et les besoins de la société dans le domaine de la physiothérapie musculo-squelettique.

De nombreux débats passionnés concernant la physiothérapie musculo-squelettique ont ponctué la conférence internationale. © IFOMPT

Des choix cornéliens

Face à un programme dense et diversifié, les participant·e·s ont parfois dû faire des compromis pour assister aux conférences organisées en parallèle. Pierrette Baschung Pfister, cheffe de projet senior en développement professionnel chez Physioswiss, a jugé particulièrement passionnantes les interventions suivantes.

  • La conférence de la professeure Clare Arden. Elle a exposé avec brio l’importance d’élargir le concept du «triple objectif» en matière de soins de santé. Cette approche inclut l’amélioration de l’expérience de soin des patient·e·s, l’amélioration globale de la santé publique et la réduction des coûts de santé. Ce concept devrait désormais s’élargir au-delà des deux objectifs de «prévention du burnout chez les professionnel·le·s de santé» et de «promotion de l’égalité des chances» pour migrer vers un modèle à «quintuble aim» tenant compte de toutes les parties prenantes, des patient·e·s au personnel de santé. En ces temps de pénurie de main-d’œuvre qualifiée et où les coûts font débat, les besoins des salarié·e·s ne doivent pas être négligés.
  • Clare Arden a également présenté onze recommandations pour une prise en charge optimale des douleurs musculo-squelettiques. Elle préconise de détecter les signaux d’alerte et les facteurs psychosociaux des patient·e·s, de n’utiliser l’imagerie, comme l’IRM ou la tomodensitométrie, qu’en cas de nécessité évidente et de pratiquer des examens physiques généraux. L’évolution de la maladie doit être évaluée à l’aide de questionnaires dits PROM (patient reported outcome measures). Il convient de fournir aux patient·e·s des explications claires et toutes les informations nécessaires sur leur condition et leur traitement. Par ailleurs, l’activité physique et les exercices doivent faire partie intégrante du traitement. Clare Arden conseille aussi de n’utiliser les thérapies manuelles qu’en complément, de préférer les traitements conservateurs à la chirurgie et d’aider les patient·e·s à réintégrer leur travail. Leurs besoins et leurs attentes doivent être cœur de toutes les décisions. La règle d’or devrait être «more listening, less talking». Clare Arden souligne l’importance d’une communication centrée sur les patient·e·s. Les physiothérapeutes doivent davantage écouter et moins parler.
  • Les explications du professeur australien Peter O’Sullivan et son approche de la thérapie cognitivo-fonctionnelle furent également particulièrement impressionnantes. Là aussi, les patient·e·s, avec leurs pensées, leurs peurs, leurs expériences et leurs attentes, sont au cœur de la prise en charge. Les résultats encourageants de l’Étude RESTORE, qui a évalué l’efficacité de la thérapie cognitivo-fonctionnelle pour traiter les problèmes de douleur et leur impact limitant sur les activités physiques, soulignent le potentiel considérable de cette thérapie. Cet exposé a mis en lumière les compétences et les connaissances nécessaires aux physiothérapeutes pour appliquer efficacement cette approche.
  • David Nicholls de la School of Clinical Sciences de l’université AUT d’Auckland en Nouvelle-Zélande propose une vision radicalement novatrice pour notre pratique. Il identifie d’une part les crises auxquelles la physiothérapie est constamment confrontée (difficultés liées au financement, pressions concurrentielles, manque de preuves cliniques de qualité, etc.) et d’autre part les possibilités de convertir ces menaces en opportunités. Il décrit quatre scénarios possibles pour l’avenir de la physiothérapie: (1) watching and waiting (2) modern heritage, (3) renaissance, et (4) hybrid. Les deux premiers scénarios envisagent une approche biomédicale dominante, considérant le corps comme un système mécanique à réparer. Le troisième scénario rompt avec l’approche centrée sur le corps et propose une philosophie révolutionnaire pour la physiothérapie. Le quatrième scénario, et probablement le plus prometteur, consisterait en une approche hybride, visant à combiner les meilleurs aspects des trois modèles précédents.

Physioswiss se félicite tout particulièrement du vif intérêt suscité par les deux symposiums consacrées au thème «La physiothérapie en Suisse – Quo vadis». Les quatre exposés d’introduction présentés par des représentant·e·s de l’association, de l’OFSP, des hautes écoles spécialisées et du domaine de l’économie de la santé ont été complétés par une plate-forme permettant de débattre de divers thèmes liés à la physiothérapie.

En marge des conférences

Le congrès fut également l’occasion pour les participant·e·s d’échanger leurs points de vue et de réseauter. En marge des sessions, les personnes présentes ont pu élargir leur réseau professionnel grâce aux stands des entreprises exposantes et des sponsors, et grâce à des événements de networking propices aux échanges. Physioswiss a offert une glace à l’ensemble des participant·e·s de l’IFOMPT. Personne n’a donc manqué cette occasion de déguster gratuitement de délicieuses et rafraîchissantes «gelati» et la file d’attente joyeuse devant le Piaggio de la Gelateria Berna fut le cadre parfait pour discuter des points abordés lors de l’événement.

Physioswiss a offert aux participant·e·s de l’IFOMPT de délicieuses glaces de la Gelateria di Berna. cf. – Physioswiss

Les membres de Physioswiss et de la SVOMP ont profité de l’apéritif offert par Physioswiss pour échanger avec leurs collègues. La célébration du 50e anniversaire de l’IFOMPT fut un moment particulièrement fort et mémorable du congrès. Pas moins de 900 convives se sont en effet réunis dans l’ancienne centrale électrique de Bâle pour fêter comme il se doit le demi-siècle d’existence de la fédération.

Le succès de cette édition 2024 est indéniable. Le thème fédérateur de la conférence internationale, «Crossing bridges» (jeter des ponts), a permis de renforcer les liens entre la recherche, la pratique clinique, la formation, les perspectives des patient·e·s et les besoins de la société. Elle a mis en lumière les nombreux défis et avancées dans le domaine de la physiothérapie musculo-squelettique. Grâce à ce congrès, les participant·e·s disposent de précieuses connaissances et d’un réseau professionnel consolidé, ce qui leur sera bénéfique dans leur pratique quotidienne et leur recherche.

Physioswiss se réjouit déjà de la prochaine édition de l’IFOMPT, qui se tiendra du 1er au 3 juin 2028 à Vancouver, au Canada

Articles d'actualité similaires